• Contrat de travail entre patrons et ouviers

    Chères lectrices, chers lecteurs,

    Le contrat de travail tel qu'il nous est familier au XXIe siècle différe quelque peu de celui qui était appliqué en Indochine française en 1930. Si les textes de lois s'accordent à préciser "qu'équité" de traitement il y avait entre ouvriers indigènes et colons, il n'en demeure pas moins que des abus de faiblesse se manifestèrent de la part des employeurs vis-à-vis de leurs salariés. Le syndicalisme naquit en Métropole en 1886 mais rien n'indique pour autant qu'il se répercuta en Indochine à partir de cette année. De plus, le contrat de travail que les ouvriers métropolitains recevaient de leur employeur n'était pas celui des indochinois. D'après ce que j'ai pu constater, ils sont nombreux les ouvriers venus de Toulon ou Perpignan à s'être fait abuser par leur patron français oeuvrant dans les manufactures à Hanoï ou Saïgon.

    Au 31 octobre 1930, l'Inspection général du travail, département des services d'intérêt social, présente ses textes au gouverneur de l'Indochine " Pierre Marie Antoine Pasquier" pour approbation. J'ai choisi de vous présenter trois articles afin que vous puissiez vous rendre compte ce dont ouvriers et patrons étaient soumis en cas de litige plus ou moins conséquent.

    Vincent Thüler

    • Article 41 : tout engagé a le droit de porter ses réclamations devant le représentant de l'administration, soit personnellement soit par l'intermédiaire de son employeur ou de son représentant. Dans ce dernier cas, l'employeur ou son représentant devra, dans les 48 heures au plus tard, aviser le représentant de l'administration qui fera une enquête et, au besoin visitera en personne l'exploitation et pourra, s'il le juge nécessaire, convoquer toute personne au service de l'employeur qu'il croira devoir interroger pour les besoins de son enquête. Si la réclamation est fondée, le représentant de l'administration, selon les cas, prendra toutes les mesures rentrant dans les limites de ses attributions ou transmettra la réclamation au magistrat compétent. 
    • Article 43 : Tout employeur qui a une plainte à porter contre un engagé, pourra, soit personnellement, soit par mandataire, le faire conduire sans délai devant le magistrat le plus voisin.
    • Article 44 : A la libération d'un engagé condamné à la prison, le gardien chef remettra ledit engagé à la disposition de son employeur après avoir prévenu celui-ci un mois à l'avance de la date de libération. Au cas où l'employeur de ne se présenterait pas à la prison pour prendre livraison dudit engagé, celui-ci sera remis à l'autorité administrative qui le fera conduire à l'employeur au frais de ce dernier.

    Voici le contrat de travail type pour français ou indigène :

     

    Chanson d'accompagnement : Mistinguett, Moineau de Paris


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