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De l'application de la laïcité dans les colonies
Chères lectrices, chers lecteurs,
Dans sa circulaire adressée le 12 novembre 1892 aux différents responsables des chemins de fer fer des colonies, le dénommé "Viette", ministre des travaux publics, ordonne que soit appliquée la loi votée le 19 novembre 1890 par la Chambre des députés. De quoi s'agit-il exactement ?
Tous les membres d'un ordre religieux français, qu'ils ou qu'elles soient catholiques ou protestants bénéficient d'une réduction de cinquante pour cent sur la totalité des trajets en train effectués à l'intérieur des deux colonies. Cela sous-entend qu'un prêtre, qu'il se trouve en Algérie ou en Indochine (Laos, Vietnam et Cambodge) puisse recevoir l'avantage de cette réduction. D'autre part, que la personne s'identifiant dans ledit ordre exerce obligatoirement pour le secteur public et non privé. A cette époque, les différentes congrégations oeuvraient aussi bien pour le compte des écoles publiques, l'armée et la marine.
La loi votée le 19 novembre 1890 n'étant pas respectée ou par endroit voir même inconnue, le ministre des travaux publics se permet de le rappeler aux intéressés par lettre d'accompagnement chargée. Excuses évoquées par le responsable des chemins de fer, lesdits religieux vivent trop loin de la Métropole. D'autre part, l'armée, les hôpitaux et les écoles tardent à lui faire parvenir lesdits certificats d'appartenance à un ordre religieux ce qui cause des lenteurs voir même des refus.
De ce fait, le sous-secrétaire d'état, afin de remédier à ce problème administratif, a décidé que dorénavant, tous les religieux qui quitteront la Métropole pour se rendre à Saigon ou à Alger recevront un certificat de l'administration centrale des colonies. Que tous ceux qui rentreront en Métropole de Saigon et Alger recevront, lors de leur arrivée aux ports du Havre, Bordeaux, Marseilles et Nantes, ce même papier de réduction du chef du service colonial. Evidemment, ladite réduction sur les chemins de fer doit être aussi bien appliquée en Métropole que dans les colonies citées ci-dessus.
Vincent Thüler
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