• Chères lectrices, chers lecteurs,

    Qui connaît Paul Boudet ?

    Né à Mende le 18 juillet 1888 et décédé le 11 novembre 1948 à Paris.

    Son parcours professionnel :

    • Nommé au Archives Hospitalières à Dijon en 1914
    • Pensionnaire de l'école française d'Extrême-Orient à Hanoï en 1917
    • Sur l'initiative d'Albert Sarraut, il occupe le poste d'archiviste de l'Indochine
    • Il va construire la bibliothèque de Saïgon, celle de Phnom Penh ainsi que celle de Hanoï
    • En 1931, il collabore avec Simone de Saint-Exupéry, soeur de l'écrivain Antoine de Saint-Exupéry à la bibliothèque de Hanoï

    Paul Boudet a conçu également un ingénieux système de bibliothèque ambulante (bibliobus) à Saïgon et ses environs. Pour une modique somme, indigènes et colons avaient la possibilité d'emprunter un ou plusieurs ouvrages en début de semaine et de les restituer au prochain passage du bus. 

    Vincent Thüler

    Bibliothèque de Saïgon


    votre commentaire
  • Chères lectrices, chers lecteurs,

    Pour les fonctionnaires francophones où qu'ils exercent sur le territoire indochinois, il était devenu obligatoire de maîtriser "au moins" une langue indigène. Le juriste partait du principe qu'en s'exprimant dans une langue autre que le français, les relations entre administrateurs et administrés indigènes faciliteraient les objectifs à atteindre pour l'aboutissement d'une démarche officielle. Par contre, d'après mes recherches, aucun texte de loi précise que le chef d'une plantation ou gérant d'une pharmacie soit contraint de parler dans la langue de ceux et de celles qu'il a sous ses ordres.

    Le 7 juillet 1916, la Cour de cassation de Paris rédige la jurisprudence que voici et la transmet au Gouverneur général de l'Indochine, Jean-Eugène Charles.

    Vincent Thüler

     

    Connaissance obligatoire de langues indochinoises.

    En imposant par décret, aux fonctionnaires de certains services de l'Indochine, comme conditions de l'avancement au choix à certains échelons de la hiérarchie, la connaissance des langues indochinoises ou chinoises, le Chef de l'Etat n'a fait qu'user des pouvoirs qui lui sont confiés dans un but d'intérêt général et en vue d'assurer le bon fonctionnement des services. Ces décrets, en conséquence, ne peuvent être attaqués en annulation pour excès de pouvoir.

    Le décret du 3 septembre 1910 qui impose aux fonctionnaires de l'Indochine la connaissance d'une langue indigène, n'est pas applicable aux fonctionnaires déjà classés avant sa promultation, sur le tableau d'avancement pour le grande supérieur.

     

    Obligation de parler une langue indigène

     

     


    votre commentaire
  • Chères lectrices, chers lecteurs,

    Dans sa circulaire adressée le 12 novembre 1892 aux différents responsables des chemins de fer fer des colonies, le dénommé "Viette", ministre des travaux publics, ordonne que soit appliquée la loi votée le 19 novembre 1890 par la Chambre des députés. De quoi s'agit-il exactement ?

    Tous les membres d'un ordre religieux français, qu'ils ou qu'elles soient catholiques ou protestants bénéficient d'une réduction de cinquante pour cent sur la totalité des trajets en train effectués à l'intérieur des deux colonies. Cela sous-entend qu'un prêtre, qu'il se trouve en Algérie ou en Indochine (Laos, Vietnam et Cambodge) puisse recevoir l'avantage de cette réduction. D'autre part, que la personne s'identifiant dans ledit ordre exerce obligatoirement pour le secteur public et non privé. A cette époque, les différentes congrégations oeuvraient aussi bien pour le compte des écoles publiques, l'armée et la marine.

    La loi votée le 19 novembre 1890 n'étant pas respectée ou par endroit voir même inconnue, le ministre des travaux publics se permet de le rappeler aux intéressés par lettre d'accompagnement chargée. Excuses évoquées par le responsable des chemins de fer, lesdits religieux vivent trop loin de la Métropole. D'autre part, l'armée, les hôpitaux et les écoles tardent à lui faire parvenir lesdits certificats d'appartenance à un ordre religieux ce qui cause des lenteurs voir même des refus.

    De ce fait, le sous-secrétaire d'état, afin de remédier à ce problème administratif, a décidé que dorénavant, tous les religieux qui quitteront la Métropole pour se rendre à Saigon ou à Alger recevront un certificat de l'administration centrale des colonies. Que tous ceux qui rentreront en Métropole de Saigon et Alger recevront, lors de leur arrivée aux ports du Havre, Bordeaux, Marseilles et Nantes, ce même papier de réduction du chef du service colonial. Evidemment, ladite réduction sur les chemins de fer doit être aussi bien appliquée en Métropole que dans les colonies citées ci-dessus.

    Vincent Thüler

    De l'application de la laïcité dans les colonies

     


    votre commentaire
  • Chères lectrices, chers lecteurs,

    La plupart des navires civils et militaires français reliant la Métropole à l'Indochine partaient au 3/4 du port de Marseilles. Toutefois, une ligne maritime désservait la ville de Toulon à Haïphong. La fréquence des trajets "aller et retour" était inférieure à celle de la Cité Phocéenne.

    Le 2 décembre 1892, Auguste Burdeau (ministre de la marine et des colonies sous la présidence d'Emile Loubet) fait parvenir un avis officiel au gouverneur de l'Indochine Jean-Marie de Lanessan. Le fonctionnaire l'informe du calendrier des départs de navires civils et militaires pour l'Indochine et lui demande de s'y conformer.

    Petite anecdote dramatique. Entre le 3 au 5 décembre 1924, le navire des Messageries maritimes, le "Haiphong" se perd dans un cyclone entre Quinhon et Tourane (actuelle ville de Danang au Vietnam). Plus de 140 disparus dont 12 français. Parmi eux, 6 frères des Ecoles Chrétiennes périront à son bord.

    Vincent Thüler

    LETTRE OFFICIELLE :

    Le ministre de la marine et des colonies, à Monsieur le Gouverneur général de l'Indo-Chine

    Paris, le 2 décembre 1892

    Monsieur le Gouverneur général,

    J'ai l'honneur de vous faire connaître que sur la demande du sous-secrétaire d'Etat des colonies, j'ai décidé que les départs de Toulon des navires qui effectuent les voyages réguliers de la ligne de l'Indochine auront désormais lieu , aux dates suivantes :

    • 1er février
    • 15 mai
    • 15 juin 
    • 10 juilet
    • 25 août
    • 20 septembre
    • 10 octobre
    • 25 novembre

    Ces missions continueront, bien entendu, à être assurées alternativement par des transports de l'Etat et des vapeurs affrêtés, celle du 1er février 1893 sera accomplie par un bâtiment de l'Etat. Signé A. Burdeau.

    Ligne maritime Toulon-Saïgon

     

     


    votre commentaire
  • Chères lectrices, chers lecteurs,

    L'église catholique de la ville de "Sa Pa" se situe dans la province de Lào Cai, à l'extrême nord du Vietnam. Pour parvenir dans cette localité très rurale et escarpée par endroit,  parcourir plus de quatre cent kilomètres en train de la capitale politique sont nécessaires. L'endroit est magique tant par la diversité de ses ethnies que par la beauté de ses paysages, rizières et chutes d'eau. La zone géographique vaut la peine d'être visitée si votre emploi du temps vous le permet. Prévoir toutefois des souliers de marche, un pull en laine ainsi qu'un parapluie en cas d'averses répétées. Le climat local peut surprendre tout un chacun qui se rend pour la toute première fois à Sa Pa.

    Durant la période indochinoise, le catholicisme se distingue par l'émergence de petites, moyennes et grandes bâtisses sur l'ensemble de la colonie. Sa Pa n'échappe pas à cette règle et c'est en 1902 que vinrent s'installer en ce lieu des missionnaires catholiques. Leur initial objectif, évangéliser le groupe ethnique H'Mong. Ils y fondèrent une communauté d'environ quarante fidèles. Aujourd'hui, celle-ci compte plus de 1'850 catholiques H'Mongs et plus de 180 vietnamiens. En 1920, les fondations de l'église voient le jour et avec elle, la certitude que l'endroit va attirer une certaine classe de la société indochinoise de Hanoï. 

    Deux années importantes dans la vie communautaire de l'église catholique.

    • 1902, premier évêque à officier dans l'église de Sa Pa, Monseigneur Paul-Marie Raymond. Il est le fondateur de la paroisse.
    • 1938, le dernier curé de la paroisse de l'église de Sa Pa : Père Jean-Pierre Idiart-Alhor. Il fut assassiné sur son prie-Dieu dans l'église même alors qu'il s'apprêtait à célébrer sa messe. 

    Photo d'illustration ci-dessous, l'église intérieur de Sa Pa. Avec l'aimable autorisation de son auteur, que je tiens personnellement à remercier ici.

    Vincent Thüler

    Eglise catholique de Sa Pa

     

     

     

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires