-
Par NguyenPhumy le 20 Septembre 2013 à 11:46
Chères lectrices, chers lecteurs,
La recherche d'archives indochinoises peut aboutir, lorsqu'on ne s'y attend pas, à de surprenantes découvertes. Lisez plutôt !
Le collège français de Quoc Hoc à Hué a été édifié en 1896 sur le site même où se trouvait le quartier général de la Royale en 1806 (Marine nationale). C'est sous l'initiative de Ngo Dinh Kha, père de Ngo Dinh Diem (président du Sud-Vietnam) que l'établissement vu le jour. Il en fut même le directeur pendant de nombreuses années. A l'origine, le collège accueillit des élèves du niveau primaire, plus tard du niveau secondaire.
"Quoc Hoc" accueillit des personalités comme par exemple, le futur général Vo Nguyen Giap, éphémèrement Nguyễn Sinh Cung (Ho Chi Minh). Enfin, Pham van Dong, premier ministre de la République démocratique du Vietnam de 1954 à 1976.
Quelques dates importantes dans l'existence de ce collège :
- 1915 : il porte le nom de "Ecole nationale de Hué"
- 1917, le collège s'agrandit. Une requête financière est sollicitée auprès du gouverneur de l'Indochine. Celui-ci s'empresse de l'adresser auprès de la Métropole. Coût approximatif de l'opération, FF 67'508 (voir document ci-dessous annexé).
- 1932 : il porte le nom de "Khai Dinh"
Durant la seconde guerre mondiale (1939-1945) et l'occupation japonaise, le collège ferme ses portes, se scinde en deux partie et s'exile dans deux lieux différents à savoir :
- Localité de "Huong Khe, province de Ha Tinh" où sa première moitié sera baptisée "Binh Tri Thien"
- Localité de "Duc Tho, province de Ha Tinh" où sa seconde moitié sera baptisée "Huynh Thuc Khang School".
Le 29 avril 1955, le collège retrouva son lieu d'origine et fut entièrement rénové. Seconde rénovation en 1996 à l'occasion de l'anniversaire de son centenaire.
Vincent Thüler
votre commentaire -
Par NguyenPhumy le 20 Septembre 2013 à 08:37
Chères lectrice, chers lecteurs,
Voici le coût estimatif, en franc français, de la ligne de chemin de fer reliant Dong-Dang à Na-Cham. Cette information est non exhaustive et n'intègre pas dans le budget le prix d'une locomotive et ses voitures, les salaires des employés indigènes et français, l'étude de marché, les frais inhérents à l'ingéniere, l'édification de stations etc.
Cette information se trouve dans le registre de l'emprunt indochinois pour l'exercice comptable de l'année 1917. Il s'agit ici que d'un projet financier ferroviaire avant son acceptation par la Métropole et l'ordre de la mise en chantier par le gouverneur de l'Indochine.
"En illustration, le navire marchand "Bir-Hakeim" déchargeant une partie d'une locomotive sur le quai de Saïgon".
Vincent Thüler
votre commentaire -
Par NguyenPhumy le 19 Septembre 2013 à 18:54
Saïgon, le 24 juin 1867,
Chère petite Maman, très cher Papa,
La petite pâtissière dont je te fais l'éloge depuis que j'ai commencé à t'écrire me plaît beaucoup. Afin que je puisse l'approcher et lui conter fleurette, je trouve toujours prétexte à une traduction quelconque. Cette jolie fleur exotique se doute bien de mon manège et s'adonne pleinement au jeu, ce qui n'est pas vois-tu sans me déplaire. Elle se nomme Ngoc Loan, autrement dit "Phénix de Jade", elle est fraîche de 26 printemps et m'a avoué qu'elle n'avait pas de fiancé. Hier, 23 juin jour de la Saint Jean-Baptiste, juste après l'office dominical, Ngoc Loan m'a fait découvrir la pagode Barbet dans le quartier chinois de Cholon. En signe de respect vis-à-vis de ses ancêtres, j'ai brûlé quelques baguettes d'encens et me suis incliné à trois reprises en direction du Bouddha doré. Cela doit te paraître étrange que je sois entré dans un tel lieu mais ici, catholiques, protestants et bouddhistes vivent en bonne harmonie. C'est du moins mes impressions personnelles du moment. Cet opinion changera t-il au fil des mois, qui sait ! C'est à cet endroit que nous avons rencontré un photographe français, un dénommé Emile Gsell. Figure-toi que ce monsieur est natif de Sainte-Marie-aux-Mines dans le Haut-Rhin. Il nous a avoué avoir participé à plusieurs explorations en Extrême-Orient à des fins professionnelles. Sauf erreur de ma part, il a l'intention de concevoir un livre de géographie illustré sur la Conchinchine d'où son intérêt à être présent partout où son flair le lui indique. Avant de prendre le déjeuner, nous nous sommes rendus dans son laboratoire. La photo que tu tiens dans tes mains représente la pagode où nous étions, étonnant, non ? Soucieuse de mon bien-être, Ngoc Loan m'a emmené au Huynh-Pham-Ky, restaurant indigène au 52 de la rue d'Ormay. Comme n'importe quelle maison de ce type ici, tout est neuf et en cours d'inauguration. Je me demande bien à l'avenir à quoi Saïgon va ressembler dans dix ans. Quelle étrange manière de cuisiner d'aussi belles crevettes et langoustes, tu devrais voir ça de tes propres yeux. Je ne crois pas qu'au marché de Saint-Pol nous trouvions d'aussi belles pièces à faire mijoter dans l'eau. Voilà, il est temps que je prenne congé de ta personne car Tante Amélie m'appelle pour le repas. L'air est toujours aussi humide mais mes nuits de sommeil se régularisent progressivement, c'est bon signe. Embrasse papa pour moi et sécurise-le sur le projet professionnel dont nous avons parlé avant que je m'en aille pour la colonie. Tendres baisés et à très bientôt. Charles-Henri.
Musique d'accompagnement, Jean Sablon dans "la valse au village"
votre commentaire -
Par NguyenPhumy le 19 Septembre 2013 à 00:05
Chères lectrices, chers lecteurs,
A deux reprises, Albert Sarraut prend la direction du gouvernement de l'Union Indochinoise avant qu'il devienne lui-même plus tard ministre des colonies. Afin de pouvoir justifer la présence de la France en Indochine, il va entreprendre une série de réformes en créant le "Grand Conseil des intérêts économiques". Ces polytechniciens sont chargés d'étudier la manière d'améliorer la structure coloniale et de faire part de leurs travaux à Albert Sarraut. Les résultats sont plutôt encourageants et de nature à satisfaire les exigences de la Métropole. Cependant, au fil des années, le projet de bonne entente entre français et indigènes qu'ils tiennent à défendre voit ses limites.
Voici l'un de leurs travaux, il date de l'année 1930. Il s'en réfère à l'équité indigènes-français dans la dispense des leçons de l'école primaire. Pour ce "grand conseil", il se doit que chacun vivant en Indochine puisse avoir le droit à la connaissance des chiffres et des lettres.
En guise d'illustration, j'ai retrouvé une vieille école primaire de l'époque Indochinoise. Elle se trouve, sauf erreur de ma part, dans la province de Binh Duong.
Vincent Thüler
votre commentaire -
Par NguyenPhumy le 17 Septembre 2013 à 22:56
Chères lectrices, chers lecteurs,
Si vous vous rendez au Vietnam pour la toute première fois, il y a fort à parier que vous soyez surpris par la densité de sa circulation ainsi que par l'irrespect perpétuel des gens lorsqu'ils sont au volant de leur voiture ou au guidon de leur deux roues. A ce jour, personne ou presque respecte les quelques panneaux de signalisation et feux divers. Un conducter occidental même chevronné s'il en est n'y retrouverait pas son latin. Pour le piéton lambda, il faut parfois compter cinq bonnes minutes avant de pouvoir traverser la route même si le signal est au vert. Et pourtant, tout n'a pas été comme ce qui est décrit ci-avant, voyez plutôt.
A en croire cette arrêté officiel n° 2146 émanant de l'inspecteur des travaux publiques de Saigon et datant du 16 mars 1936, il fut décidé qu'il y aurait un code de la route et que tout le monde de devrait s'y soustraire. Faute de quoi, le fautif serait verbalisé sur le champs voir même traîné au tribunal en cas de 2ème récidive. Ces dispositions furent prises par le gourverneur de l'Indochine "Eugène Jean-Louis René Robin" afin que la colonie française adhère à la chartre internationale sur la circulation routière et automobile signée par elle-même le 28 juin 1926. Ci-dessous, l'extrait de cet arrêté
Vincent Thüler
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique